Nichons là / Olivier Debelhoir & Rémi Luchez

© Charlène Crespel

Rémi Luchez et Olivier Debelhoir se sont rencontrés il y a 10 ans à l’Ecole de cirque de Châtellerault. Animés par les mêmes désirs d’épure et de radicalité dans leur cirque, ils choisissent de monter un spectacle ensemble en 2011. Une année entière pour créer Nichons là.
Rémi Luchez et Olivier Debelhoir ont voulu partir de rien sans que cela devienne un concept. Partir sans propos, sans thème, sans objet. Etre là, ensemble, essayer de se libérer des codes et voir ce qui se passe sur la piste. Pour cela ils ont chacun commencé de nouvelles disciplines de cirque. Des équilibres sur objet pour l’un et des objets en équilibre pour l’autre.
En 2011, ils ont travaillé avec cette seule base de travail, la seule contrainte d’être à nu pour donner à voir la beauté d’un instant fragile. Ce parti pris implique de trouver des repères ailleurs que dans l’écriture, dans un espace comme un chez soi, un chapiteau où inviter le public à les rejoindre. Un chapiteau nu, sans artifice pour que la relation à l’autre ne soit pas biaisée, qu’elle soit épurée.
Cette relation triangulaire entre les deux artistes et le public permet la mise en tension d’un spectacle où on a le vertige à quelques centimètres du sol.
Nichons là est résolument une pièce de cirque qui s’adresse aux adultes, un spectacle qui s’écrit sous nos yeux et grâce à notre regard sans jamais savoir où l’on va mais se laisser guider.
Nichons là est une pièce pour deux équilibristes où l’acte même de cirque prend tout son sens. Exécuter un numéro, donner à voir la virtuosité au sens de l’habileté technique et non de la performance. Ici les artistes défendent la fragilité de l’acte de cirque et la beauté de cette fragilité. Cela implique pour Olivier Debelhoir et Rémi Luchez d’être en perpétuelle recherche dans leur art.

Nichons là est une pièce vivante.

« Un chapiteau.
Une piste de 9m. Dépouillée. On fait confiance. Un cirque sans réponse.
Poser un acte de cirque, virtuose.
Deux acteurs. On va pas rester planté là.
Deux amis comme des funambules. Rester vigilant, garder la tension, même si c’est mou.
Une chaise pour s’asseoir, une jarre pour la tête, une échelle pour rien. C’est lourd.
Une chanson comme une poutre.
Et une pelle, mon Dieu, on a enfin trouvé une pelle. »

Copy right / Philippe Laurencon, Charlène Crespel, Des Clous