[Laboratoire de recherche] L’Homme Hilare ou 2 mois dans une poche

© Des Clous

(Serrez-vous les uns les autres).

L’élément scénique principal (Dieu) tourne sur lui-même comme une ballerine de boîte à musique qui accouche en dansant. Dieu a quatre faces, comme tout le monde.

Dans un coin SVEN la marionette acnéique pleure assis dans une cabine téléphonique de la banlieue lyonnaise, il est tout mou, ses cheveux touchent le sol, tout le monde hoche la tête en même temps (les jeunes manquent de fer).

1 ^ère face : une porte

SAMANTHA (lui) rentre du travail: CHÉRI! JE SUIS RENTRÉÉE!! sa voix laisse des traces de dents dans le crâne comme on dit dans le Lot, elle raconte sa journée à son mari qui n’est pas là. Tant pis, elle enfourche la porte et part en week-end.

2 ^ème face: un rideau de pâtes

PAT’ EDLINGER (l’autre) suspend un gigot au rideau de pâtes, comme un pense-bête (l’amour arrive par le train de 22h30).

Il plante ses ongles dans le gigot et commence à léviter comme un bois flottant dans les vagues, ou une chauve-souris blonde de Californie. On dirait un documentaire animalier sur le Temps (blond et supendu).

3 ^ème face : un mur de briques

« C’est commencé ? » (un enfant à sa poupée).

La guerre est arrivée jusqu’ici, brique par brique, le SOLDAT (l’autre) a la tête prise dedans, il panique, il crie CHEF! CHEF! TOUTE MA SECTION EST DÉCIMÉE, etc, la peur lui déforme le visage et les lunettes.

Plus l’ennemi (l’autre, le même) tape avec son marteau, plus les phrases du soldat sont trouées, jusqu’à ce qu’il finisse par jouer de la flûte avec.

Finalement il arrive au Jardin d’Eden, où il a une bouffée délirante érotique (Peu importe ma part de misère humaine prends-moi c’est tout / Caresse-moi comme une femme en sanglots espèce d’infirme / etc).

Le fameux quatrième mur est tombé, les gens ont moins froid.

4 ^ème face :  un rideau de perruques enflammées

Un gros nuage de fumée noire sort du tunnel, les gens sortent en toussant, deux flammes (lui et l’autre, avec des perruques à essence) sautent sur les voitures sur la musique d’Alarme Incendie.

Sven essaie de danser aussi mais en tant que marionnette adolescente il est doublement pudique.

1 ^ère face : la porte-cheval enlevée par Samantha a été remplacée par une colline en placo

Le soleil se lève sur la colline _ en fait le fessier de (l’autre).

Le soleil se lève sur la colline (4 piles LR5) et chante l’arrivée du Printemps.

Qui dit Printemps dit MAMADOU ! Les gens tapent dans leurs mains : Mamadou ! A ! Malodo ! MAMADOU ! A ! MALODO ! et Mamadou arrive en touchant sa bosse ! Ah ! Il raconte une histoire malgache (les trois petits cochons) avec un accent africain à couper au couteau, ce qui fait passer le spectacle du mauvais côté de la blague, c’est dommage. Mais sa bosse porte bonheur quand on la touche (les enfants lui sautent dessus).

Samantha rentre du boulot en explosant le placo (elle a oublié ses clés).

On demande à Sven de ramasser les morceaux, mais il y met de la mauvaise volonté.

« C’est bientôt fini ?! » (l’enfant à la poupée regarde son poignet où il n’y a pas de montre).

Oui c’est fini, Pat’ Edlinger grimpe sur la bosse de Mamadou et la perce avec une fourchette en plastique (le piolet qui a tué Trotski), le petit vin d’honneur jaillit de la bosse directement dans les gobelets en plastique (non coupables).

On décroche le gigot, on va chercher l’amour à la gare, on fait cuire le rideau de pâtes dans une marmite géante où Mamadou cherche ses ancêtres pour rire, le soldat est ressuscité, Dieu s’ouvre et se ferme comme une porte de garage (16 piles LR6), laissant entrevoir un chien boulottant un cycliste (la vérité rien que la vérité).

Tout le monde veut serrer la main de Sven, qui signe des autographes qui ne ressemblent à rien (on dirait de petites coupures, comme si le papier s’était mal rasé).

Minuit sonne, tout le monde se baigne sauf Sven évidemment (on ne va pas en faire une chanson, comme on dit dans le Lot).

Copy right photos / Des Clous